Selon Matignon, cette réforme devrait faire sortir de la catégorie de passoire énergétique 850 000 habitations, sur les 5,8 millions de logements classés F ou G au DPE. La ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a salué cette annonce : "C’est une victoire pour notre mix électrique décarboné à 95 %, grâce au nucléaire et aux énergies renouvelables, et un signal fort en faveur de l’électrification des logements." L’électricité "est un atout essentiel pour réussir la rénovation énergétique des logements, lutter contre le dérèglement climatique et renforcer notre souveraineté", a-t-elle réagi. La modification du DPE devrait être effective au 1er janvier 2026, après la publication d’un arrêté prévue pour septembre 2025 et une consultation publique qui sera lancée dans les prochains jours. Le Premier ministre a annoncé mercredi une modification du calcul du diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements, principal outil de la rénovation énergétique des bâtiments, qui sera plus favorable aux chauffages électriques à partir de 2026. C’est le coefficient de conversion de l’électricité, qui sert à calculer l’énergie réellement consommée à partir des relevés et factures d’énergie, qui va changer, pour passer de 2,3 actuellement à 1,9. Pour Nicolas Goldberg, expert en énergie pour Colombus consulting, la réforme vise à "corriger les DPE qui aujourd’hui défavorisent beaucoup l’électricité dans les petites surfaces, que ce soit en raison du chauffage ou du ballon d’eau chaude". "Cette modification évite à certains logements de moins de 40 m² d’être classés comme des passoires thermiques parce qu’ils sont à l’électricité, alors qu’ils ne l’auraient pas été s’ils avaient été chauffés au gaz", détaille-t-il. "Cette décision permettra par ailleurs de cibler plus efficacement les aides à la rénovation énergétique sur les logements chauffés aux énergies fossiles", avance Matignon alors qu’un changement des règles d’attribution de ces aides est actuellement en réflexion.