Nous ne pourrons pas installer des pompes à chaleur partout, renchérit la filière gaz, soulignant qu’il n’existe pas de PAC pour le collectif et qu’installer des pompes à chaleur ne règle en rien le problème de la pointe électrique hivernale. Pire, installer des PAC partout ne peut que renforcer notre dépendance au gaz, qu’il soit russe ou non, ainsi qu’au fioul et au charbon. Une pompe à chaleur ne fonctionne de façon optimale que si elle fournit une eau à 45 °C maximum, poursuit le spécialiste. Ce qui suppose d’avoir suffisamment réduit les besoins du bâtiment en le rénovant au niveau basse consommation, avant de l’installer. Se contenter de prôner la pose de PAC va faire exploser la pointe électrique en hiver. En chauffage central, plus il fait froid, plus la température de l’eau envoyée vers les radiateurs est élevée. Dans le bâti d’avant 2000, elle est en général de 80 à 90 °C par grand froid, explique Olivier Sidler, spécialiste de l’efficacité énergétique. Si on se contente seulement de remplacer une chaudière par une PAC, il faudra qu’elle produise de l’eau bien au-delà de sa capacité propre de 55 °C en hiver, soit par ses résistances électriques. Elle fonctionne alors comme un convecteur. Résultat : une forte augmentation de la pointe électrique hivernale, qui imposera la mise en marche de centrales au gaz, au fioul voire au charbon.